
Chez Adalia 2.0 des personnalités différentes se côtoient, chacune avec leur parcours, leurs connaissances, leurs compétences propres et leurs passions respectives. Un objectif commun ? Celui de s’activer pour répondre aux missions de la structure dans laquelle ils évoluent. Par son métier, chaque membre de l’asbl accompagne l’évolution des pratiques dans les espaces verts professionnels et particuliers pour la préservation de la biodiversité !
Florian Materne est animateur. Son quotidien ? Se rendre dans les écoles ou sur stand pour semer les graines du vivant auprès des petits, comme des grands ! Il nous en parle.
Florian, quel a été ton parcours jusqu’à ton arrivée chez Adalia 2.0 ?
" J’ai toujours été attiré par la nature. J’ai étudié l’agronomie avec une spécialisation en sylviculture. Rapidement, j’ai eu envie d’élargir mes horizons : découvrir de nouvelles cultures, apprendre d’autres langues et expérimenter des projets. Je suis donc parti en volontariat à l’étranger, où j’ai fait notamment des animations comme accompagnateur de plaines de vacances et dans des projets variés. J’ai passé six mois en Espagne dans le cadre d’un SVE (Service Volontaire Européen), ou encore sept mois en Irlande en woofing. J’ai aussi vécu en Flandre, où j’ai participé à différentes activités. Puis un tour d’Europe de 9 mois pour me former en agroforesterie.
En rentrant en Belgique, j’ai vu qu’Adalia 2.0 cherchait un animateur. Le poste me parlait, j’ai postulé… et me voilà aujourd’hui à semer des graines de biodiversité partout en Wallonie ! "
En quoi consiste ton quotidien chez Adalia 2.0 ?
" Je suis animateur. Mon rôle, c’est d’aller dans les classes maternelles et primaires pour faire découvrir la biodiversité aux enfants, le temps d’une animation d’environ une heure à une heure et demie.
Je parcours toute la Wallonie, je fais beaucoup de route, et parfois, ça peut sembler paradoxal : une association environnementale qui accumule les kilomètres… Mais en réalité, on se rend régulièrement dans des écoles situées dans des zones à indice socio-économique plus faible, ou des écoles où il n’y a que du béton. Ce sont souvent des enfants qui n’auraient pas l’occasion de vivre ce genre d’animation autrement. Et ça, c’est une vraie force de notre démarche.
Les animations sont courtes, mais marquantes. Parfois, on corrige des idées reçues toutes simples, comme le nombre de points sur une coccinelle (non, ça ne correspond pas à son âge !). Et surtout, on voit de l’émerveillement dans les yeux des enfants quand ils découvrent, par exemple, que les fleurs deviennent des fruits. Là, on se dit qu’on a bien fait de venir. "
Comment les animations sont-elles organisées ?
" On reçoit la liste des écoles qui ont réservé une animation, puis on se répartit les établissements entre collègues de l’équipe animation. Chacun organise son planning, prend contact avec ses écoles. Nous sommes assez autonomes là-dessus.
On vient avec tout le matériel nécessaire, en fonction de l’animation réservée et du kit de découverte commandé (kit coccinelles, kit papillon, kit jardinière…). Par exemple, pour “La vie du sol” (destinée aux élèves de 2e et 3e primaires, en hiver), on raconte l’histoire d’une jeune fourmi qui sort de sa fourmilière pour aider une taupe. Au fil de son aventure, elle traverse différentes strates du sol et découvre tout ce qui s’y passe. L’idée, c’est de faire passer des messages à travers une histoire collaborative, en variant les approches : visuelles, tactiles, olfactives… Le but, c’est que les enfants soient immergés, qu’ils deviennent vraiment acteurs de leur découverte. "
Et en dehors des écoles ?
" Je fais aussi pas mal d’animations sur stand, lors d’événements grand public. Là, l’idée, c’est d’éveiller la curiosité, de créer un déclic. On conçoit nos animations de A à Z. Par exemple, nous avons créé un panneau magnétique avec des plantes ou des espèces animales utiles au jardin. Les gens doivent les reconnaître, et ensuite, on discute ensemble : comment favoriser leur présence au jardin ? Pourquoi un tas de de feuilles mortes peut être utile plutôt que de s’en débarrasser ? C’est un super moyen de faire passer des messages, de déconstruire certaines idées reçues comme celle de la « propreté » d’un jardin. "
Faut-il des compétences et des connaissances en particulier pour faire ton métier ?
" Il faut aimer le contact avec les enfants, et savoir créer du lien avec eux. Apporter un peu de magie dans ce qu’on raconte. Savoir adapter son discours à l’âge : parfois, il faut être très imagé, d’autres fois, on peut aller plus loin. Il s’agit d’avoir le bon feeling.
Il faut aussi être à l’aise avec les déplacements (les bouchons, les trains en retard…), avoir un minimum de connaissances scientifiques, mais surtout savoir les vulgariser. Et accepter que tout ne se passe pas toujours comme on l’avait prévu à la conception de l’activité. Il faut donc être flexible, créatif, s’adapter et prendre le temps d’ajuster les activités, accepter l’imprévu.
Il faut aussi une part d’inventivité pour le développement des nouvelles activités et être organisé tout en laissant la place à l’inattendu."
Quelles difficultés rencontres-tu pour mener à bien tes projets ?
" Sur les stands, je me sens parfois un peu frustré d’être plutôt “généraliste”. Il arrive que je ne puisse pas répondre précisément à une question pointue et que je renvoie vers un de mes collègues.
Et dans les écoles, je remarque parfois un manque de lien avec la nature dans l’enseignement. Encore trop peu d’instituteurs sortent avec leur classe pour faire découvrir la nature et déjà créer des liens avec la biodiversité. Et c’est pareil avec les parents : il n’y a pas qu’à l’école que les enfants peuvent apprendre des choses. Il faut donc parfois adapter le niveau d’une animation selon les connaissances de base perçues lors de la prise de contact avec les élèves. "
Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans le fait de travailler chez Adalia 2.0 ? Ou apprécies moins ?
" La diversité ! Je change tout le temps d’endroit, je rencontre des personnes très différentes… Et j’apprends tous les jours. J’aimerais parfois avoir plus de temps pour creuser certains sujets notamment d’un point de vue scientifique. Nous avons, heureusement, la chance de pouvoir suivre des formations, surtout sur les aspects pédagogiques.
Ce qui compte vraiment pour moi, c’est d’avoir trouvé du sens dans mon travail. J’ai le sentiment de contribuer, même un peu, à la protection de la biodiversité pour le futur. À travers chaque animation, on sème des graines. Peut-être qu’elles germeront tout de suite, peut-être plus tard. Mais j’espère toujours qu’elles laisseront une trace à long terme chez les enfants. "
Et pour finir, quel est le premier conseil qui te vient en tête pour commencer « le jardin de demain » ?
" L’observation. Cela fait un petit temps que je m’intéresse à la biodiversité. J’ai par exemple, rencontré un passionné qui avait fait l’inventaire des espèces d’animaux et d’insectes se trouvant sur son terrain. Il en avait recensé plus de 1000 ! … Quand on commence à observer, à vraiment regarder autour de soi, on se rend compte de toute la vie qui nous entoure. On passe d’un regard passif à une attention active. Et ça, ça change tout. "
Merci, Florian pour ton partage, nous te souhaitons une belle continuation sur les routes de l’animation ! ■
Un portrait rédigé par Eve Libois, chargée de communication.
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