Comment semer une prairie fleurie au jardin ? Guide pratique

Dans cet article, nous explorerons les avantages écologiques et esthétiques de remplacer un gazon traditionnel par une prairie fleurie dans votre jardin. Découvrez comment cette alternative peut non seulement favoriser la biodiversité mais aussi offrir un paysage coloré et dynamique. 

Pourquoi réaliser une prairie fleurie ? Quels sont les avantages ? 

À l’heure où les mots « biodiversité », « nature » ou encore « environnement » font de plus en plus partie du vocabulaire courant, il est important d’admettre que les espaces verts ne doivent pas toujours ressembler à une moquette verte et homogène.  

Le dicton du jardinier moderne devrait être « entretenir autant que nécessaire mais aussi peu que possible », jardiner moins pour en profiter plus.  

Dans ce contexte, les prairies fleuries ont le vent en poupe. En effet, elles constituent des milieux regorgeant de vie sauvage, apportant une explosion de couleurs au jardin et nécessitant peu d’entretien.  

Au-delà de l’aspect esthétique non négligeable, les prés fleuris accueillent la faune utile au jardin : papillons, abeilles, sauterelles, oiseaux ou encore petits mammifères.  

Elles permettent de casser la monotonie des gazons et de diversifier les milieux proposés au jardin. Elles contribuent à la création de maillage écologie, de réseaux naturels, dans des milieux relativement urbanisés.  

À la différence des prairies de fauche, les prairies fleuries sont des semis artificiels. 

Prairie fleurie

Où planter une prairie fleurie dans son jardin ? 

Bien qu’il existe des mélanges de semences pour tout type de milieux, il est préférable de choisir une zone ensoleillée et un terrain relativement neutre (sol basique avec un pH entre 6,5 et 7,5) qui favorisera la diversité botanique.  

→ Dans les zones ombragées, il faut préconiser la plantation de plantes à bulbes (anémone, jacynthe, jonquille, etc) ou d’espèces à floraison printanière (bugle rampant, cardamine des prés, renoncule rampante, primevère officinale, …). 

→ Sur les sols riches, trop fertiles, les espèces à croissance rapide comme les graminées, ortie, rumex ou chardon vont dominer et concurrencer les autres. 

Concernant l’humidité, l’idéal est un sol moyennement pourvu en eau, même s’il existe des mélanges pour milieux humides ou secs. 

Comment réaliser une prairie fleurie ? 

Etape 1 : préparation du sol  

Avant de réaliser le semi et afin d’optimiser la levée des graines, il sera nécessaire de travailler superficiellement le sol après l'avoir tondu ou fauché. 

Le terrain est travaillé sur maximum 20 cm de profondeur afin de minimiser l’impact sur la biodiversité du sol, d’enfouir les couches de sol riche et ramener la terre plus pauvre en surface. 

Pour les petites surfaces, une bâche peut être placée dans la zone de prairie fleurie afin d’étouffer la végétation et alléger le travail du sol. Elle doit être placée quelques mois avant le semis.  

Il est préférable d’utiliser une bêche et un râteau plutôt que de labourer ou de fraiser le sol. 

La surface du sol doit être relativement meuble, absente de cailloux ou de mottes de terre. 

Etape 2 : Technique du faux-semis 

La technique du faux-semis peut être réalisée. Il s’agit de travailler une première fois le sol comme pour préparer un semi. Quelques semaines après, certaines « adventices » vont germer.   
Le sol est ensuite retourné une seconde fois afin d’enfouir les jeunes plants. Le sol est ensuite prêt à recevoir le semi de prairies fleuries et absent de plantes spontanées « concurrentes ». 

Etape 4 : Réalisation du Semi à la Volée 

Une fois le terrain préparé, le semi à la volée est réalisé. Pour s’assurer que le semi couvre uniformément la surface, les semences peuvent être mélangées avec du sable. Ainsi, le blanc du sable permet de visualiser les endroits dépourvus de semences. 

Étape 5 : Compactage du Sol 

Afin d’assurer le contact entre les graines et le sol, un léger compactage avec un rouleau ou le dos du râteau est préconisé. Finalement, arroser l’ensemble de la parcelle.  

Prairie fleurie

Quand réaliser une prairie fleurie ? 

Il existe 2 périodes pour réaliser un pré fleuri : soit au début du printemps (fin mars/ début mai) ou fin d’été / début d’automne.  
Dans le premier cas, une légère floraison pourra être constatée dès l’été mais la belle floraison aura lieu au printemps de l’année suivante. Dans le second cas, il est important de ne pas semer trop tard afin que les plantules soient suffisamment développées pour passer l’hiver. Si les conditions sont respectées, la belle floraison aura lieu dès le premier printemps.   

Cependant, avec les printemps de plus en plus secs que nous connaissons, il semblerait qu’il est préférable de réaliser les semis en automne. 

Comment entretenir une pairie fleurie ? 

L’année du semis, il sera peut-être nécessaire d’arracher les plants pouvant faire concurrence au semi.  

Le fauchage est réalisé une fois par an, en fin de période de floraison (fin d’été), une fois que la montée en graine a eue lieu et qu’elles sont tombées au sol.  

La fauche est réalisée avec une faucheuse rotative, une motofaucheuse, un débroussailleur ou une faux traditionnelle avec une hauteur de coupe entre 7 et 10cm. 

Le produit de fauche est laissé quelques jours sur place afin de permettre à la faune sauvage de trouver refuge ailleurs et aux dernières graines de tomber sur le sol. Ensuite, la biomasse doit être exportée et peut servir de paillage, de litière ou être compostée. 

Afin d’éviter la repousse d’adventices, une tonte de regain peut être réalisée en automne et ainsi, freiner la croissance de ces dernières. 

Choix des graines  

Quoiqu’il en soit, il faut éviter les mélanges fantaisies constitués uniquement de plantes annuelles, d’espèces exotiques ou de cultivars. Ces mélanges disparaissent rapidement, sont inintéressants pour la faune et peuvent devenir dangereux et envahissants pour la biodiversité. Les graines de variétés horticoles présentes fréquemment dans les mélanges telles que les bleuets à fleurs doubles sont des leurres écologiques. En effet, les pollinisateurs s’épuisent pour y trouver du pollen présent en très faible quantité.  

Le mélange idéal est constitué de plantes vivaces, annuelles et bisannuelles (légumineuses, graminées, dicothylédones), adaptées au site.  

Les mélanges d’annuelles ou bisannuelles pures ont une durée de vie limitée (bleuet, coquelicot, nielle, bardane, bouillon blanc, cardère, etc). Elles doivent être ressemées régulièrement après un léger travail du sol.  

La base de graminées ne doit pas être trop agressive. Elle peut être constituée de fétuque rouge, paturin des prés, amourette, avoine dorée et autres.  

Les légumineuses fixent l’azote atmosphérique, enrichissent le sol et attirent nombreux insectes. Les plus communes sont : la luzerne cultivée, le trèfle violet, le trèfle blanc, etc. 

Enfin, nous pouvons retrouver d’autres plantes indigènes comme : achillée millefeuille, brunelle commune, carotte sauvage, centaurée scabieuse, compagnon rouge, gaillet blanc, mauve musquée, millepertuis perforé, géranium des prés, grande marguerite, origan, petite pimprenelle, reine des prés, … 

Afin de prolonger la période de floraison, le pré fleuri peut être agrémenté de plantes à bulbes qui se multiplieront naturellement comme : ail blanc, anémone couronnée, glaïeul d’Illyrie, muscari à grappes, tulipe sauvage, perce neige ou encore jonquille. 

À vous de jouer ! 

Un article de Julie Maertens, conseillère technique particuliers.

 

Exemple de fournisseurs de semences:

Source :

  • Livre « Prés fleuris et autres mélanges de fleurs sauvages » de Alain Peeters. 

Découvrez notre tuto en vidéo :

 

Un article de Julie Maertens, conseiller technique pour les professionnels. 

Cocréation, Ysandrelle Kech, chargée de communication.