5 conseils pour faire face de manière durable aux variations climatiques au jardin !

Face aux effets du changement climatique, notamment l’augmentation des périodes de sécheresse, l’adaptation des pratiques au jardin devient incontournable. Une gestion raisonnée de l’eau, la sélection de végétaux adaptés ou encore l’aménagement du sol sont des leviers essentiels. 

Découvrez 5 conseils pratiques pour mieux préparer votre jardin aux variations climatiques de plus en plus marquées et en faire un espace plus résilient et durable.  

Conseil n°1 : pratiquez un arrosage différencié ! 

Bien connaître son jardin et les caractéristiques des végétaux qui s’y trouvent est essentiel. En effet, les besoins en eau varient d’un endroit à l’autre du jardin ! Il peut donc être utile d’établir un plan d’arrosage avant la saison chaude. 

Par exemple, les nouvelles plantations nécessitent un suivi plus attentif que les plantes bien installées. De même, les plantations en bacs demandent plus d’eau que celles en pleine terre. Certaines plantes, comme le chardon bleu (Echinops sphaerocephalus), la sauge d’Afghanistan (Perovskia atriplicifolia) ou la lavande (Lavandula angustifolia), supportent bien la sécheresse. À l’inverse, d’autres comme l’hortensia (Hydrangea macrophylla), l’anémone sylvie (Anemone nemorosa) ou encore la bugle rampante (Ajuga reptans) préfèrent un sol frais. 

Le moment et la manière d'arroser est tout aussi important : 

• Arroser de préférence en soirée (ou très tôt le matin) lors des périodes les plus chaudes de l’année. Les plantes peuvent absorber l’eau plus efficacement quand il fait plus frais car la chaleur et le soleil font évaporer l’eau très rapidement et cela permet aussi d’éviter le choc thermique et le stress subit par la plante ; 

• Arroser moins souvent mais plus longtemps (pour rendre les plantes plus robustes et leur permettre de s’enraciner plus profondément) ; 

• Arroser aux pieds des végétaux (où se situent les racines) et non le feuillage pour éviter le risque de brûlures ou le développement de maladies cryptogamiques 

• Utiliser des oyas (1) pour gérer l’arrosage de certains parterres fleuris ou parcelles potagères 

Conseil N°2 : paillez ! 

Le paillage(2) est un allié précieux, été comme hiver au jardin. Privilégiez un paillage organique (copeaux de bois, miscanthus…) et n’hésitez pas à recycler vos déchets verts (broyats de taille, tontes…). Appliquez une couche de 6 à 8 cm. 

Les avantages sont nombreux : 

• Limiter l’évaporation de l’eau : le sol reste humide plus longtemps ; 

• Protéger les racines de la chaleur : réduit les coups de chaud ; 

• Réduire les besoins en arrosage ; 

• Prévenir la formation d’une croûte de battance (c’est-à-dire une couche dure à la surface du sol qui freine l’infiltration de l’eau) ; 

• Améliorer l’infiltration de l’eau et l’aération du sol en cas de pluie ; 

• Favoriser la vie du sol et des petits auxiliaires, comme les vers de terre, qui contribuent à la structure du sol ; 

• Réduire les éclaboussures, évitant la propagation de maladies (ex. : mildiou). 

• Certains types de paillage (secs et rugueux comme le miscanthus ou les fragments de bois brut) peuvent aussi dissuader les limaces de s’aventurer dans vos parterres. Cela ne représente évidemment pas une solution miracle ou une barrière infranchissable mais combinés à d’autres produits naturels (cendre de bois, coquille d’oeufs...) cela peut améliorer la situation en cas d’invasion. 

Conseil N°3 : plantez des végétaux adaptés ! 

Optez pour des végétaux adaptés à vos sols et aux autres conditions (exposition, espace disponible…). En effet, des végétaux en adéquation avec leur environnement seront plus épanouis et de ce fait plus résilients. 

Inspirez-vous de la nature en créant des plantations en strates : les végétaux plus robustes protègent et font de l’ombrage à ceux situés à leur pied et à l’inverse les végétaux de la strate herbacée, tels que les couvre-sols(3) protègent le sol (contre le soleil et l’érosion) et favorisent l’infiltration de l’eau, bénéfique pour l’ensemble de la végétation. 

Conseil N°4 : adoptez les bons gestes pour votre pelouse ! 

En période de canicule, il peut être tentant d’arroser la pelouse pour qu’elle ”reste bien verte”. C’est pourtant une erreur : Si l’herbe prend un aspect doré : elle reverdira une fois l’arrivée des périodes pluvieuses suivantes. Si vous souhaitez aider votre pelouse à être plus résistante aux conditions climatiques mais aussi aux maladies, il est préférable d’espacer les périodes de tonte et laisser la pelouse plus haute. Le système racinaire est alors plus développé et est capable de puiser l’eau plus en profondeur en période de sécheresse. En prime, vous favoriserez la biodiversité en laissant fleurir pâquerettes (Bellis perennis), renoncules (Ranunculus acris), Lamier Pourpre (Lamium purpureum) 

Conseil N°5 : faites de la pluie votre meilleure alliée ! 

En période de sécheresse, l’eau peut venir à manquer. Il est donc essentiel d’économiser l’eau potable, notamment pour l’arrosage ou le nettoyage extérieur. La récupération de l’eau de pluie, à l’aide d’une citerne ou d’autres récupérateurs reliés aux gouttières, est un geste simple, mais il est possible d’aller encore plus loin en adoptant une gestion durable des eaux pluviales. 

Ce type de gestion permet non seulement de faire face de manière plus autonome aux périodes les plus chaudes et sèches mais également de se rapprocher du cycle naturel de l’eau. En effet, l’idée de ce type de gestion est d’infiltrer l’eau de pluie au plus près de son point de chute ce qui permet de nombreux avantages : 

• Désengorger le réseau d’égouttage et par la même occasion renforcer l’efficacité des stations d’épuration qui sont amenées à traiter des eaux qui ne devraient pas l’être car les eaux de pluies sont peu polluées par rapport aux eaux usées ; 

• Eviter le ruissellement et par conséquent lutter contre les inondations ; 

• Epargner l’eau potable ; 

• Recharger les nappes phréatiques ;  

• Rafraîchir naturellement le jardin (en créant par exemple un petit plan d’eau) ; 

• Mieux résister aux périodes de sécheresse. 

Cela est possible grâce à la combinaison de diverses solutions : toitures végétales, revêtements perméables, jardin de pluie, aménagement de mare...

Pour plus d’information sur la gestion de l’eau à l’échelle de votre jardin n’hésitez pas à consulter l’article  Gérer l’eau de pluie à l’échelle de son jardin | Adalia 

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1. Oyas : Les Oyas sont des pots en céramique microporeuse que l'on enterre près des plantes et que l'on remplit d'eau. Elles laissent échapper progressivement l'humidité nécessaire.   
2. Le paillage : le paillage est une technique qui consiste à couvrir le sol de matériaux organiques ou inorganiques. Cette pratique simple offre de nombreux avantages pour le jardinage, en améliorant la qualité du sol tout en réduisant les besoins en entretien et en eau.    
3. Plante couvre-sol : une plante couvre-sol est une plante vivace, herbacée, rampante ou tapissante, qui pousse au ras du sol et s'étend horizontalement pour recouvrir rapidement la surface du sol. Elle forme un tapis végétal dense.  Source: Plantes couvre-sol pour jardin durable - éditions Ulmer.

Un article de Perrine Lombaerts, conseillère technique pour les professionnels et chargée de projet Wallonie en Fleurs

Pour aller plus loin : 

• Le paillage : www.adalia.be/paillage-au-jardin
• La mare : Installer une mare dans son jardin - Guide pratique
• L'eau : Gérer l’eau de pluie à l’échelle de son jardin | Adalia 

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