Depuis quelques années, les hôtels à insectes se multiplient dans nos jardins, les écoles et les espaces verts. Pourtant, malgré leurs bonnes intentions, ces aménagements sont rarement efficaces… Et parfois même contre-productifs.  

Pour aider réellement la biodiversité, une nouvelle approche s’impose : l’abri à insectes monospécifique.  

Plus simple, plus naturel et surtout… bien plus utile ! En ciblant une seule espèce à la fois, on augmente les chances d’occupation, on limite les maladies et on respecte les besoins réels de chaque insecte. 

Pourquoi éviter les hôtels à insectes traditionnels ? 

Un abri à insectes monospécifique est simplement un abri qui a pour objectif d’accueillir une seule espèce d’insectes.  

Pourquoi est-ce important ?  

Tout simplement pour permettre à chaque espèce de mieux se développer, en limitant l’apparition de maladies ou de parasites, mais aussi en évitant les rivalités entre insectes pour un espace trop restreint. 

Même si la nature reste la mieux placée pour offrir abri et nourriture à toutes les espèces, nous pouvons, à notre échelle, contribuer à leur bien-être. Ce geste a un impact réel sur la survie des insectes… et bien d’autres maillons de la biodiversité. 

Pour réaliser un abri à insectes confortable afin que ceux-ci puissent y faire leur nid et pondre ou simplement s’y réfugier, voici nos conseils :  

1. Attirer les coccinelles 

Si vous souhaitez davantage attirer les coccinelles, vous pouvez remplir votre abri de dérivés de bois : copeaux de bois, pommes de pin, écorces d’arbres… Dans lesquels elles vont pouvoir hiberner ou simplement se cacher en journée. Une planche de bois avec des fentes étroites coupée sur mesure ou un grillage pourra venir « fermer » la maisonnette pour les isoler du gel et ne laisser passer que les insectes. Si vous souhaitez leur offrir un abri grand luxe, vous pouvez aussi y glisser des planches de carton ou de bois espacées de 5 mm entre elles.  Elles adorent les interstices étroits !

Placez votre nid douillet avant l’hiver, en hauteur (à environ 1 m - 1,50 m) ; attaché solidement à un mur, à un arbre ou posé sur un muret à l’abri du vent et des intempéries, orienté plein sud ou vers l’est pour bénéficier d’un maximum de soleil.  

2. Attirer les forficules (perce-oreilles) 

La paille est particulièrement appréciée des forficules, nommés également « perce-oreilles » ou « pinces-oreilles » selon les régions. Remplissez-en dans votre maisonnette, puis installez un filet à larges mailles (comme un filet à oranges) ou un grillage pour « fermer » l’abri.  

Installez l’abri au début du printemps, à même le sol, dans une haie, au bord d’un chemin ou près d’un tas de bois afin d’offrir une protection aux « perces-oreilles » et à d’autres petits habitants du jardin.  

Du mois de juillet jusqu’à l’hiver, placez l’abri en hauteur (environ 1,50 m), attaché à un arbre, de préférence s’il se situe dans un potager.  Ces insectes, souvent considérés comme repoussants, souffrent d’une mauvaise réputation et pourtant, ce sont de précieux alliés : ils mangent des œufs de limaces, des pucerons et bien d’autres. 

3. Attirer les abeilles sauvages 

Si vous souhaitez accueillir les abeilles sauvages et surtout les osmies, vous pouvez installer dans votre abri à insectes des tiges de bois creuses. Les tiges de bambou fonctionnent, mais il est préférable d’utiliser des tiges issues d’arbres et de plantes locales : branches de sureau noir, dont la moelle est facilement creusée par les abeilles, ou encore tiges de bouillon blanc, d’églantier, de fusain d’Europe, de framboisier ou de ronce. 

Coupez les tiges en morceaux de 15 à 20 cm et remplissez tout l’espace vide de l’abri. Pour lui trouver l’emplacement idéal, installez-le en février près de massifs de fleurs à une hauteur comprise entre 50 cm et 2 m, accroché à un arbre ou à un mur ensoleillé, à l’abri des intempéries. Avec un peu de chance, une osmie viendra y pondre ses œufs.  

À vous d’observer : si l’entrée des tiges est obturée par de la terre, c’est le signe que le nid est occupé. Il ne reste plus qu’à attendre l’émergence des jeunes abeilles au printemps suivant ! 

Un article de Lætitia Rouffart, animatrice chez Adalia 2.0

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