Agir sur le terrain en faveur de la nature ! - Eau

Avec le label Wallonie en Fleurs

Une série de recommandations aux communes  

Gestion et économie d’eau 

En résumé :  

Plusieurs leviers existent pour les communes qui souhaitent développer une gestion de l’eau durable et favorable à la nature. Du choix des bacs à la gestion de l’arrosage, du paillage des parterres à l’usage de plantes couvre-sols, de nombreux éléments entrent en compte et peuvent participer à une gestion plus efficiente de l’eau.  

À un niveau plus large, une gestion de l’eau durable visera aussi à restaurer un cycle de l’eau plus naturel et résilient :  désimperméabiliser les sols, végétaliser, favoriser les revêtements poreux, sont des solutions qui permettent, en cas de fortes de pluies, d'éviter la saturation des réseaux d'assainissement et le rejet des eaux grises dans les cours d'eau.  

  1. Sélectionnez des plantes adaptées à leur situation et résistantes à la sècheresse. 

Basez-vous sur votre expertise de terrain pour identifier les zones plus sensibles au niveau sècheresse : zones pentues, sols très sableux, points chaud…  

Installez-y des plantes adaptées : avec l’aide de vos pépiniéristes locaux, sélectionnez vos plantes en fonction de ces spécificités. 

Plantes-résistantes-à-la-sécheresse-Manhay

Pour diagnostiquer les zones les plus sensibles, vous pouvez aussi vous appuyer sur l’outil « Adapte ta commune» mis en place par l'AwAC : il propose aux communes de mieux diagnostiquer les zones de vulnérabilité de nos territoires face aux effets des changements climatiques, et propose aussi de nombreuses pistes d’actions très inspirantes.

  1. Evitez ou limitez un maximum le prélèvement d’eau de ville.  

Pour l’arrosage de leurs plantations, certaines communes utilisent des points fermiers, des sources ou cours d’eau locaux pour pomper de l’eau (possible dans le cas de l’obtention d’un permis spécifique). Ce sont des pistes intéressantes pour limiter l’usage d’eau de ville ; idéalement on encouragera cependant la récupération d’eau de pluie afin de ne pas impacter les cours d’eau.  

Si possible, veillez à multiplier les points de récoltes d’eau de pluie, et à les répartir sur la commune, et dans chaque hameau, pour limiter l’impact du transport.  

  1. En voirie, plantez vos pieds d’arbres. 

Plusieurs communes développent des plantations au pied des arbres en voirie : c’est une très bonne chose !  Pour développer une gestion de l’eau en faveur de la nature, ce type d’aménagement est à généraliser !  

Plantation_pieds_d-arbre_Walhain

Lorsque vous plantez les pieds d’arbre :  
  • Vous diversifiez la palette botanique et multipliez les strates végétalisées ; 

  • Vous embellissez l’espace public en créant de nouvelles zones fleuries ;  

  • Vous facilitez l’infiltration des eaux et augmentez la perméabilité de vos sols par rapport à des sols minéralisés ou enherbés ; 

  • Vous protégez vos arbres des blessures liées au fauchage des surfaces enherbées ; 

  • Vous facilitez l’entretien de ces zones pour vos équipes (plantation couvre-sol + paillage). 

Vivaces_couvre_sols_faciles

A proximité des zones de prestige (maison communale, artères principales ou zones touristiques…), la plantation soignée des pieds d’arbres peut apporter une vraie plus-value, et certains couvre-sols peuvent avoir un vrai attrait esthétique :  

Vivaces_couvre-sols_zones_de_prestige

Remarque : dans les espaces excentrés, et/ou en fonction du plan de gestion différenciée mis en place, un enherbement des pieds d’arbres peut être une solution intéressante. Attention cependant, dans ce cas, à placer des protections adéquates autour des troncs pour éviter les blessures de débroussailleuse.  

  1. Généralisez le paillage (organique) de vos aménagements :  

En plus de limiter la prolifération des herbes indésirables, celui-ci contribue grandement à maintenir l’humidité et donc à limiter le besoin d’arrosage. Un gain en temps et en énergie non négligeable pour vos équipes.  

Attention cependant à la bonne mise en œuvre des paillages : pour être efficace, un paillage organique doit être conséquent, de 6 à 10 cm de hauteur selon les matériaux utilisés : par exemple du miscanthus dans les parterres de vivaces et les bacs, et du broyat dans les parterres arbustifs et au pied des haies. 

Il est aussi important de bien dégager la base des plantes, pour éviter la stagnation de l’humidité sur le collet, ou même l’étouffement des plantes lorsqu’il s’agit de vivaces.  

Attention aussi à poser votre paillage sur un sol préalablement bien désherbé et préparé, sinon le retour des adventices, particulièrement les graminées, sera difficile à gérer, d’autant que le binage ne sera pas possible. 

De même, en comparaison avec les paillages minéraux et les bâches, pour le désherbage, vous devrez prévoir dans votre plan de gestion un temps un peu plus conséquent la première année, mais par la suite le travail de vos équipes sera fortement facilité. 

Paillage_organique_Erezée

Bon à savoir : l’utilisation de bâches sous le paillage est toujours à proscrire : elles sont peu durables et défavorables à la vie du sol. Evitez aussi de choisir des paillages minéraux (graviers, galets, ardoises…), qui posent à moyen terme des difficultés pour le désherbage et peuvent provoquer des coups de chaud à vos plantes. 

  1. Pratiquer un fleurissement différencié 

Réserver l’usage de plantes annuelles en jardinière aux zones de prestiges et/ou là où la plantation pleine terre n’est pas possible.

Fleurissement_différencié_Hastière

  1. Développer les plantations en pleine terre, par opposition au fleurissement en bacs ou suspensions :  

Les bacs et les suspensions sont bien trop soumis aux variations de température et à l’évaporation, ils nécessitent donc un grand besoin d’arrosage ! Résultat, une charge de travail importante pour vos équipes et une utilisation peu optimum de vos ressources en eau.  Leur usage devrait être limité à des zones de prestige et lorsque le fleurissement en pleine terre n’est pas possible.   

En bacs et suspensions, privilégiez dans tous les cas des plantes peu exigeantes en matière d’arrosages : appuyez-vous sur l’expertise de vos équipes pour sélectionner des plantes donnant de bons résultats, ou faites-vous conseiller par vos pépiniéristes locaux. 

Plantations_pleine_terre_Ham-sur-Heure

  1. Utilisez des bacs adaptés 

Lorsque l’usage de bacs n’est pas évitable, utilisez de préférence de grands conteneurs dans des matériaux limitant l’évaporation, et paillez-les. Privilégiez les bacs à double paroi : la couche d’air entre les deux parois protège les racines de vos plantes contre le gel et le dessèchement. 

Enfin, dans les bacs, utilisez un terreau enrichi en perlite et vermiculite : ces petits composés présentent de très nombreux avantages pour alléger les potées, drainer, retenir et restituer l’eau.  

Jardinières_adaptées_Messancy

  1. Déminéralisation et plantation en zone urbanisée 

Plusieurs communes déminéralisent et végétalisent partiellement certaines parcelles de voiries pour faciliter l’infiltration des eaux tout en améliorant le cadre de vie. 

Désimperméabilisation_oreilles_Cerfontaine

Parfois, l’ensemencement d’une parcelle égravillonnée peut suffire à faciliter l’infiltration des eaux, sans pour autant nécessiter de mise en œuvre trop couteuse. On obtiendra par la même occasion des avantages intéressants pour l’accueil de la biodiversité et le rafraichissement de la zone.  

Ensemmencement-zone-minéralisée_Beauvechain

De nombreuses possibilités existent pour faciliter l’infiltration de l’eau au plus près de son point de chute. On pense entres autres aux bordures affleurantes et aux revêtements perméables autour des fosses de plantation. 

Bande_végétalisée_avec_bordures_affleurantes_Beloeil

Cela peut passer aussi par l’usage de revêtement perméable dans les aménagements (voie carrossable, parking, cheminement piéton. 

cheminement_piéton_infiltrant_Tournai

Les cimetières sont aussi des lieux qui peuvent être r(é) aménagés pour une meilleure perméabilité des eaux. Pour les nouveaux cimetières, il sera intéressant de prendre en compte cet aspect dès la conception. 

Cheminement_carrossable_perméable_Cimetière_Fernelmont

  1. Des aménagements spécifiques au service de la gestion intégrée des eaux pluviales 

Selon leur besoin et leur possibilité, plusieurs communes développent avec succès des aménagements spécifiques au service de leur stratégie de gestion des eaux, avec en perspective la notion de gestion intégrée des eaux pluviales (GIEP), une politique qui veille à favoriser l’infiltration des eaux de pluie « à la parcelle ». On pensera aux toitures vertes, à l’installation de citernes, mais aussi aux noues et autres bassins de rétention temporaires.  

Gestion-Intégrée-Eaux-Pluviales_ La Louvière

Zone_immertion_temporaire_reserve_naturelle_Tubize

Pour aller plus loin - Gestion de l'eau

Un article de Maïlys Duqué, chargée de projet Wallonie en Fleurs.