Zoom sur la commune d’Amay, en zéro phyto depuis 2008.

amay

La commune d’Amay n’a pas attendu les premières mesures d’interdiction des produits phytopharmaceutiques (PPP) pour abandonner leur utilisation. En effet, dès 2008 la commune a tout arrêté.

Évidemment, ce changement ne s’est pas fait sans difficultés. Comme toujours, c’est dans les cimetières que les difficultés sont les plus vives, lieux qui ont été tant transformés et conçus pour un entretien avec des produits phytosanitaires. Heureusement, le collège a toujours soutenu et gardé sa ligne de conduite, il n’y a jamais eu de retour en arrière et la plupart des habitants se sont habitués.

Voyons comment la commune est passée en zéro-phyto : 
  • Désherbage alternatif 

Au début de cette transition, la commune a acheté un désherbeur à mousse. Cette machine fonctionne avec de l’eau chaude et de la mousse organique biodégradable. La mousse joue un rôle d’isolement thermique et permet de garder la chaleur plus longtemps. Pour un désherbage efficace, les ouvriers passent 6 à 7 fois par an. Contrairement à d’autres communes qui en sont satisfaites, la commune regrette son investissement en raison des nombreuses pannes. Les passages prennent du temps et il leur est difficile de passer dans toutes les allées des cimetières. De plus cette machine demande un entretien et un nettoyage régulier, à cause du calcaire.

  • Transformer des espaces verts pour gagner du temps d’entretien

Pour entretenir sans produits phytopharmaceutiques, les espaces verts ont été transformés. Par exemple : des zones engazonnées ont été plantées d’arbustes pour limiter la tonte. Ces arbustes, adaptés à leur espace, ne sont pas taillés et laissés en libre croissance. 
D’autres zones sont fauchées deux fois par an, par un agriculteur qui récupère le produit de fauche. Grâce à cette exportation de matière, le terrain n’est pas enrichi et cela favorise les fleurs plutôt que les graminées, orties ou autres...

cim

En 2016, les allées des cimetières ont été engazonnées. Aujourd’hui, le rendu est beau et le gazon semé est tondu. Il reste toutefois des espaces étroits qui continuent à être désherbés avec la machine à mousse. Pour les nouvelles concessions, la commune veille à les disposer côte à côte, et faciliter ainsi l’entretien à venir. « On espère aller de plus en plus vers des cimetières « parcs » » signale le responsable du service environnement, Didier Marchandise.

  • Ce qui été très utile : les synergies de la commune 

La commune a la chance d’être dotée d’un Plan Communal de Développement de la Nature (PCDN) et possède à ce titre, depuis 2006 : d’un diagnostic de son territoire, d’une cartographie de son réseau écologique et de propositions d’actions. Un groupe « nature » se réunit depuis sa création en 2006, pour la mise en œuvre. Le groupe est composé des acteurs de terrains et de bénévoles. Grâce à cette synergie dynamique sur le territoire, différents projets ont été menés et contribuent à sensibiliser les habitants à la biodiversité au sein de la commune : installation de nids à hirondelles à la gravière avec le DNF, de panneaux didactiques en face de la maison communale, plantation de haies avec le GAL … 

panneaux
Installation de panneaux didactiques

Prochainement :

La commune testera prochainement une technique d’élimination de la renouée du Japon. Cette plante invasive, originaire d’Asie, se développe très vite et se répand facilement, au détriment de l’habitat où elle croît. Comme d’autres plantes invasives, elle menace d’autres espèces indigènes et leurs cortèges d’espèces. Certains pollinisateurs par exemple ne retrouvent ainsi plus de source de nourriture adaptée. Le broyage et la fauche sont à proscrire totalement, cela favorise leur expansion.

La technique consistera à placer des bâches sur les renouées pendant une période de minimum 5 ans. Ensuite, on pourra les recouvrir de terre et planter des plantes couvres-sols comme des géraniums vivaces. Affaire à suivre.