Sel de déneigement : impacts sur la végétation et solutions

Personne qui déneige son trottoir

La neige est un des symboles typiques de l’hiver, des bonhommes de neige ou encore des fêtes de fin d’année … Mais elle nous rappelle aussi sa capacité à nous faire glisser et risquer la blessure ! Si la gestion des routes est laissée aux autorités publiques, il incombe généralement au citoyen de fournir un passage sécurisé sur le trottoir devant son habitation. Quelles sont les obligations ? Qui doit déneiger ? Où faut-il mettre la neige ? Autant de questions dont les réponses dépendent de la commune où vous habitez : il convient de consulter le règlement communal afin d’y voir plus clair.

Dans cet article nous allons nous intéresser aux méthodes permettant de créer un passage sécurisé sur le trottoir en minimisant l’impact sur l’environnement.


 

Les impacts du sel sur le sol et la végétation 

Camion qui déneige
Camion qui déneige les routes


Le sel de déneigement, largement utilisé, présente de nombreux impacts sur le sol, la faune et la flore mais également sur la qualité des eaux de surfaces. Il est notamment néfaste pour les plantations situées directement sur les trottoirs (ex : arbres) mais également pour l’ensemble des plantations où l’eau salée va ruisseler (ex : parterres en bordures de trottoirs) leur créant entre autres des carences, une diminution de la photosynthèse ou encore un stress hydrique provoquant un phénomène de sécheresse. De plus, le sel peut provoquer l’altération de la structure du sol dont il modifie les propriétés physico-chimiques, le rendant plus compact et asphyxiant pour les racines et donc le rendre moins perméable à l’eau. Il va également se retrouver dans nos eaux de surface et souterraines et les polluer à leur tour. 

Quelles solutions écologiques pour sécuriser son trottoir ? 

 

  1. Enlever mécaniquement la neige le plus vite possible, au moyen d’une brosse ou d’une pelle, avant qu’elle ne fonde et forme de la glace. 

  2. Installer un anti-dérapant pour fournir une accroche aux chaussures. Cela peut être fait au moyen de copeaux de bois de préférence, de sciure ou de cendres. Ces différents éléments pourront être récupérés en fin d’hiver et compostés dans le jardin afin de garder un trottoir entretenu et en bon état. 

  3. En cas de nouvelles chutes de neige, il convient d’évacuer un maximum de neige fraiche en conservant la couche anti-dérapante dans le cas des copeaux de bois. Pour les autres matériaux, il faudra recommencer l’opération dès le début. 

Pour les autres surfaces privées que les trottoirs, comme les allées de garage par exemple, il est utile de réfléchir à la nécessité de déneigement. Parfois, d’autres solutions sont possibles comme, notamment, garer son véhicule directement sur la voirie en cas de risque de chutes de neige. 

Vous aurez compris que le sel n’est à utiliser qu’en dernier recours sur des surfaces où la neige a déjà été retirée. Il est préférable de l’utiliser avec parcimonie et de respecter les doses prescrites, indiquées sur les emballages (généralement 20g/m2 soit approximativement une poignée). L’utilisation de sel de mer, sous forme de plus gros grains, est à préconiser car il possède une action de plus longue durée.  

Outre son effet nocif sur l’environnement, le sel de déneigement présente aussi des dangers pour la santé : irritation temporaire des yeux, problèmes digestifs voire une intoxication en cas d’ingestion d’une importante quantité. Il est donc primordial d’éviter le contact, irritant pour la peau mais également l’ingestion. Ce dernier point concerne principalement les enfants qui ont pour coutume de gouter tout ce qui les entoure… En cas de contact, rincer à l'eau pendant 15 minutes. En cas d'ingestion, téléphoner au Centre Antipoison : 070 245 245. 

Des alternatives au sel de déneigement ? 

Malheureusement, il n’existe actuellement pas de remèdes miracles capables de remplacer le sel. Si diverses alternatives au sel sont déjà employées ou en cours d’études (combinaison de gravier et de sable, cendres, mélasse de canne à sucre, combinaison de copeaux de bois et de solution de MgCl2, mélange d’argile expansée et d’urée...), les coûts s’avèrent malheureusement souvent très élevés, sans compter les divers impacts négatifs que ces solutions comportent. 

Quelles plantes résistantes faut-il privilégier ? 

La palette de plantes résistantes, ou plutôt tolérantes, au sel n’est pas très étendue. Une année n’est pas l’autre, les quantités de sel peuvent donc fortement varier, rendant la « tolérance » toute relative.  

Néanmoins, nous pouvons citer :  

Parmi les plantes herbacées : 

  • Achillea millefolium
  • Artemisia abrotanum 
  • Geranium magnificum
  • Helleborus orientalis x hybride
  • Platycodon grandiflorus  

  • Rudbeckia nitida ‘Herbstonne’  

  • Santolina chamaecyparissus 
     

Du côté des plantes ligneuses :  

  • Amorpha fructicosa 
  • Aucuba japonica
  • Berberis thunbergii
  • Betula sp.
  • Calluna vulgaris
  • Potentilla fructicosa
  • Prunus padus
  • Ribes alpinum 

Photos de plantes qui résistent au sel

 

Nous espérons avoir pu, au travers de cet article vous fournir quelques clés pour conserver vos voisins entiers et en bonne santé, maintenant, c'est à vous de jouer !

 

L'équipe d'Adalia,

 

Un article de Bernard Drosson, conseiller technique pour les professionnels.

 

 

Sources :