Les plantes invasives, que faire ?

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Vous en avez certainement déjà entendu parler, les plantes invasives sont néfastes de bien des manières et posent problèmes aux gestionnaires qui n’en arrivent pas toujours à bout.
Et chez vous, comment les gérer ? Tout dépend de la plante, de sa biologie, de son emplacement…et du matériel ou des moyens dont vous disposez ! 

 

Tout d’abord, remettons dans le contexte ce qu’est une plante invasive :

  • Plante exotique : elle a été introduite volontairement ou non par l’homme (après 1500)
  • Envahissante : elle se répand de manière incontrôlée et se reproduit sans l’aide de l’homme
  • Impact négatif : sanitaire, économique et/ou écologique

 

Focus sur la renouée du Japon

 

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S’il y avait une élection de la pire plante invasive de Belgique, celle-ci gagnerait la palme d’or haut la main ! Vous l’avez certainement déjà croisée en bord de route ou de chemin de fer, sur les berges de cours d’eau, sur des terrains vagues voire dans le fond de votre jardin. 

Le potentiel d’invasion de la renouée du Japon se trouve dans les tiges et les racines et non dans les graines. En effet, les graines sont peu voire pas viables dans nos régions, cette plante s’étend donc presque exclusivement de par ses racines ! Son réseau racinaire peut aller jusqu’à 7 m de profondeur et jusqu’à 20 m latéralement. Et comme si ça ne suffisait pas, un petit bout de racine (quelque gramme) peut reformer une plante entière ou rester en dormance dans le sol pendant plus de 10 ans. 

A ne surtout pas faire : sachant que certaines parties de la tige peuvent se réenraciner, il faut éviter à tout prix de broyer les déchets verts de renouée du Japon et les mettre au compost ou en tas dans le jardin sous peine de se retrouver avec un nouveau foyer. Vous pouvez par contre laisser sécher ces déchets verts sur une bâche ou les transporter hermétiquement vers un centre de compostage ou d’enfouissement agréé [1].

Cependant plusieurs solutions s’offrent à vous, la première c’est de ne rien faire ! De fait, si vous n’y touchez pas, la renouée du Japon reste relativement en place et ne prendra pas d’ampleur. Par contre, en essayant de la gérer, vous risquez de provoquer un envahissement encore plus conséquent.

ren2Si malgré tout, vous décidez de lutter, le mieux est de combiner plusieurs méthodes. Par exemple, combiner l’arrachage (en essayant d’avoir un maximum de racines) ou le fauchage, suivi de la pose d’une bâche opaque et résistante et combinée à la plantation d’espèces couvrantes et à croissance rapide telles que des plantes couvre-sol, des graminées, du cornouiller, du noisetier, etc. Il faut évidemment effectuer un suivi en arrachant régulièrement les pousses de renouée et en faisant en sorte de garder les sols toujours couverts car la renouée supporte difficilement l’ombre.
Bon à savoir : la chèvre est très friande de la plante entière (contrairement au mouton qui n’aime que les jeunes pousses).

Sachez tout de même, que si vous commencez à lutter contre la renouée du Japon, vous devrez le faire pendant plus de 10 ans pour espérer en venir à bout ou au moins pour réduire la tâche. 

Si vous pouvez vous le permettre, sachez que les méthodes permettant d’éradiquer rapidement la renouée du Japon sont celles qui s’attaquent au système racinaire. Pour cela, il faut creuser et enlever la terre tant que vous voyez des racines pour être certain de tout enlever. Pour cette méthode vous pouvez faire appel à des sociétés qui possèdent des machines permettant de réaliser cette action d’excavation. 
 

 

[1] Centres d’incinération agréés : http://owd.environnement.wallonie.be/xsql/55.xsql?canevas=acteur

Centres de compostage et de biométhanisation agréés : http://owd.environnement.wallonie.be/xsql/35.xsql?canevas=acteur

Centres d’enfouissement technique agréés : http://owd.environnement.wallonie.be/xsql/40.xsql?canevas=acteur_organisme