Les plantes de printemps : leur intérêt pour les pollinisateurs

cardamine coccinelle

Avec l’arrivée des beaux jours, certaines plantes commencent à pointer le bout de leurs bourgeons. L’activité des pollinisateurs n’étant pas très visible, on pourrait être tenté d’anticiper son nettoyage de printemps en les retirant ou en tondant sa pelouse. N’en faites rien ! Elles sont plus importantes qu’elles n’y paraissent. 

L’éveil de la flore

Après quelques semaines de dormance et alors que l’hiver n’est pas encore passé, certaines plantes émergent déjà de leur sommeil. Si certaines ont des fleurs aussi blanches que la neige, d’autres transpercent le paysage de leurs couleurs chatoyantes. Comme vous le savez peut-être, on estime que 80% des plantes à fleurs dépendent des pollinisateurs pour se reproduire. Serait-il donc possible que ces plantes si précoces soient profitables à certains d’entre eux ? La réponse est oui !

Bien que les perce-neige (Galanthus nivalis) et les muscaris (Muscari botryoides) possèdent des bulbes pour se reproduire sans pollinisation (reproduction végétative), elles possèdent également du pollen et du nectar pour accueillir les premiers pollinisateurs qui sortent d’hivernation et assurer leur reproduction sexuée. D’autres petites plantes indigènes arrivent assez tôt dans nos jardins. On peut ainsi observer dès le mois de février des lamiers pourpre (Lamium purpureum), les premières cardamines hirsutes (Cardamine hirsuta), des véroniques de perse (Veronica persica) ou encore quelques céraistes (Cerastium sp.). Un peu plus tard, si vous ne tondez pas trop tôt votre pelouse, les violettes pourront faire leur apparition.

lamier pourpre
Lamier pourpre

 

    
veronique
véronique

 

Mais qui peut-on bien rencontrer sur ces corolles printanières ?

En fonction du temps, quelques pollinisateurs peuvent déjà faire leur apparition en février. On peut en effet observer les premières reines de bourdon sortir de leur hivernation et se mettre en quête d’un endroit pour fonder une nouvelle colonie. Dans cette recherche d’un lieu propice, elles auront besoin d’énergie dans un premier temps (le nectar) et de pollen dans un second temps pour nourrir les premières larves pondues. Car, en effet, au tout début de la vie d’une colonie de bourdons, ce sont les reines, seules pour le moment, qui doivent collecter des ressources, créer les premiers pains de pollen et bien sûr pondre ce qui sera les premières ouvrières.

Les toutes premières osmies (Osmia cornuta) pointent aussi le bout de leurs cornes. Tout comme les bourdons elles auront besoin de se nourrir et d’amasser du matériel floral pour confectionner leurs nids.

Plus tard, on pourra croiser des anthophores plumeuses (Anthophora plumipes) en train de survoler les violettes.

Il n’y a bien sûr pas que le groupe des abeilles qui se réveille, certaines mouches de la famille des Syrphidae (mouches mimétiques des abeilles) s’amusent déjà à tromper notre vigilance en se faisant passer pour une abeille en train de butiner du lamier. Ne vous laissez pas duper ! Les mouches ont deux paires d’ailes et des petites antennes, tandis que les abeilles ont quatre ailes et des antennes plus longues et filiformes. 

Anthophore sur violette
Anthophore sur violette

 

Bien que parfois considérées comme indésirables dans nos jardins et balconnières on comprend maintenant l’importance de ces petites fleurs qui fournissent les éléments indispensables à nos pollinisateurs fraichement réveillés qui, en plus d’avoir une petite faim, doivent s’afférer à la mise ne place de la prochaine génération. 


Si vous souhaitez aider nos petits amis ailés, laissez ces petites plantes profiter quelques instants de vos parterres, pelouses et balconnières. Retardez votre désherbage ainsi que la première tonte de votre pelouse et, si vous en avez l’occasion, laissez un petit coin de nature. N’oubliez pas que les pollinisateurs indigènes de chez nous préfèrent très largement les plantes indigènes aux plantes horticoles qui ne sont pas forcément adaptées à leurs besoins.

Les pollinisateurs et autres auxiliaires ont bien entendu besoin de se nourrir, mais ils ont également besoin de s’abriter. Un tas de pierres ou de bois, une mare, des hautes herbes, un vieil arbre ou un petit carré de sable feront le bonheur de bon nombre d’espèces. 

tonte diff

 
Cette année, nous lançons une nouvelle campagne : le Printemps Au Naturel – des actions pour la nature, l’environnement et le vivant ! Cette campagne de sensibilisation a lieu du 20 mars au 20 juin partout en Wallonie. Vous organisez un événement en lien avec les pollinisateurs, n’hésitez pas à inscrire votre événement sur le site https://printempsaunaturel.be et recevez un colis composé de brochures et des graines indigènes mellifères.