Espaces verts et santé

Espaces verts et santé

Vivre en milieu urbanisé, c’est être exposé aux particules fines, à l’ozone, au monoxyde de carbone, dioxyde d’azote, aux pesticides… à ces matières actives et polluantes, on peut ajouter d’autres nuisances, telles que le bruit, les pics de chaleurs, etc.

Tous ces facteurs, seuls ou combinés, engendrent des problèmes d’asthme, des migraines, des dépressions, des troubles de l’anxiété, ou des complications de santé qui peuvent devenir chroniques. 

Si on ne peut pas arrêter totalement la production de ces polluants, on peut au moins en réduire les effets ou les quantités libérées dans l’air ou dans l’eau. En cela, remplacer le béton et l’asphalte par du végétal répondrait en partie au problème.

 

Les espaces verts, c’est bon pour le moral

Plusieurs études ont pu montrer les effets bénéfiques de la présence de la nature sur le bien-être général. Ainsi selon une étude de l’ASTERES*, vivre à proximité d’un espace vert réduirait de : 

  • 34% les douleurs au dos
  • 31% les troubles de l’anxiété
  • 25% les dépressions
  • 23% l’asthme
  • 15% les migraines
  • 17% les AVC

On peut aussi parler de réduction des troubles de déficience de l’attention, d’une meilleure gestion des difficultés, d’une diminution de l’angoisse et d’une augmentation du niveau de bien-être pour les personnes évoluant régulièrement dans un environnement où le végétal est bien présent.

Ainsi la présence ou la vue, même via une vidéo, d’un espace vert ou de nature en milieu médical jouerait également un rôle dans la récupération après une opération (Ulrich, 1984 et 1991). Ce n’est pas anodin non plus de voir de plus en plus de jardins thérapeutiques faire leur apparition dans les institutions médicales où les personnes sont vouées à séjourner durant une longue période : potagers, jardins aromatiques, parcs de promenades… contribuent à améliorer le séjour et la récupération des patients.

De même, au niveau comportemental, une autre étude montre que les personnes qui viennent de contempler des photos de nature se montrent plus généreuses et sociables que celles auxquelles on a présenté des images d’environnement urbain. Le taux de criminalité serait aussi de 52% moindre dans les bâtiments entourés de végétation.

 

Les espaces verts, facteur de lien social

Enfin, la nature améliorerait la qualité des contacts entre habitants. Dans un espace verdoyant, les voisins se connaissent mieux car ils y passent du temps et donc ils se sentent plus à l’aise dans leur quartier. Ce dernier argument est à mettre en valeur dans la mise en place de projets participatifs sur l’aménagements ou l’entretien des espaces verts, comme les quartiers durables à Bruxelles ou les actions de fleurissement par des associations de quartier (voir le concours de Wallonie en fleurs).

 

Les espaces verts qui régulent et dépolluent

La contribution au bien-être n’est pas le seul avantage de la présence de la nature dans les milieux urbanisés. En effet, la présence d’arbres, d’arbustes, de surfaces enherbées permet de répondre, en partie, aux problèmes de pollution, de gestion de l’eau et des pics de chaleur.

Les végétaux, à des degrés divers, sont capables de fixer des particules atmosphériques et des polluants comme le NO2, le SO2, le CO, les PM10 (μm), PM2,5 (μm),….

A titre d’exemples, un douglas de 80 ans stocke 240 T de carbone/ha/an (dans les conditions idéales de plantation) et un hêtre commun stocke 22 000 T de carbone (C) et séquestre 750 T de C/an (maximum).

L’impact est d’autant plus perceptible lorsque la pollution est concentrée et que les plantes possèdent une longue durée de feuillaison.

Un autre effet bénéfique lié à la présence de végétation est celui de régulateur thermique. Faites l’expérience de passer d’un quartier très urbanisé, bétonné et asphalté à un espace vert, et ressentez la différence de chaleur. 

Nous connaissons de plus en plus souvent des périodes avec des pics de chaleur. Ces pics sont accentués dans le milieu urbanisé par la présence de revêtements absorbants la chaleur et l’absence végétation. En transpirant, la végétation relâche de l’eau dans l’atmosphère, ce qui permet la régulation thermique de ses organes aériens. En s’évaporant, l’eau consomme de l’énergie et rafraîchit l’atmosphère. De même, l’ombre des arbres évite que la surface du sol ne chauffe trop. La réalisation de murs et de toitures végétalisés contribue également à rafraîchir l’environnement proche.

Et tant qu’à parler de pics de chaleur, on peut évoquer aussi le rôle des espaces verts lors d’épisodes très pluvieux. L’imperméabilisation continue et parfois intensives des milieux urbanisés est en partie responsables d’inondations. Là encore, la présence de surfaces végétalisées comme des pelouses, des arbres et des arbustes avec des espaces racinaires suffisants et bien drainés ou encore des aménagements spécifiques comme les noues contribuent à absorber de grandes quantités d’eau

La végétation en ville n’est donc pas qu’une question d’esthétique et de structuration de l’espace, elle contribue à améliorer notre santé et à adoucir les effets d’une urbanisation intensive. Aussi, tout nouveau projet d’aménagement devra considérer la place nécessaire à la végétation pour créer des espaces à vivre agréables et bénéfiques à tout point de vue.

 

Pour aller plus loin :